mardi 3 décembre 2013

Compte-rendu sur le « Texas Slavery Project »



Le projet qui date de 2007-2008 a pour objectif d’analyser l’expansion de l’esclavage à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, plus précisément au Texas, de 1837 à 1845.
Plusieurs outils sont mobilisés pour offrir un espace de partage, de visualisation, de compréhension, d’interaction et de pédagogie à partir de cette problématique.

Le site s’articule autour de trois grands axes :

1) Des cartes dynamiques qui permettent de montrer la répartition et la proportion des esclaves et des esclavagistes au Texas. L’évolution que l'on peut suivre est non seulement spatiale et numérique mais elle est aussi chronologique et c’est là, à mon sens, l’une des forces de ces cartes que de réussir à combiner les données dans le temps et l’espace. Chaque comté du Texas peut également être visualisé séparément des autres. On peut donc alterner entre une vue générale de l’Etat du Texas (à l’époque une république indépendante) et une vue plus précise d'un comté ou de plusieurs comtés. Cette précision peut être spatiale (à l’échelle du comté), temporelle (une année) ou quantitative (évolution des populations d’esclaves et d’esclavagistes en un lieu et pour un temps donné).

2) Une base de données avec un moteur de recherche qui permet de retrouver les données quantitatives utilisées pour réaliser les cartes. On peut y retrouver les données précises pour tous les comtés du Texas en alternant de la même manière que pour les cartes entre données générales et données plus précises. D’autre part, plusieurs graphiques combinent ces données selon des axes précis. Surtout, un graphique que l’on pourrait qualifier de « collaboratif » ou « interactif » permet d’assembler les données et les statistiques selon ses propres recherches ou analyses. Là aussi c’est une bonne initiative qui invite à sortir d’une lecture passive des données et des résultats de recherche souvent présentés sous forme d'une représentation fixe qui vient illustrer l’analyse.
A noter que le moteur de recherche des données permet d'effectuer une recherche soit par comté, soit de manière quantitative (nombre d'esclaves, d'esclavagistes). On peut ensuite exporter toutes les données qui ont été classées sous forme de tableau. Il semble que le format soit "txt" et non "xls". J'ignore si cela pose problème pour une utilisation sur QGIS par exemple. La source de chaque donnée entrée est indiquée quand elle est connue mais pas de manière précise puisqu'on peut voir seulement la nature du support (par exemple, un microfilm).

3) Les sources primaires composées de témoignages de contemporains ayant vécu au Texas à cette époque. On trouve des lettres personnelles, des articles de journaux, des documents officiels tels que des lois etc. Chaque document peut être exporté au formal xml.

Dans ce projet, on n'a pas d'analyse écrite mais seulement une compilation de données quantitatives et visuelles autour d’une problématique précise. On peut considérer le site comme une base de données interactive s'adressant à des chercheurs qui travaillent sur l’histoire de l’esclavage aux Etats-Unis. Par rapport à d'autres plateformes qui brassent un grand nombre de données et des problématiques assez larges, celle-ci donne l'exemple d'une mise en pratique possible d'une histoire numérique autour d'un objet d'étude spatialement et temporellement plus restreint.

Concernant des projets francophones, on peut citer le portail Telma du CNRS qui recense des projets  d'édition électronique de sources primaires et d'instruments de recherche nécessaires à leur exploitation.


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