lundi 2 décembre 2013

Semaine 4 : Les archives de l'infini et la numérisation de masse-Pistes sur les lectures


1) Dans ces lectures, on se rend très vite compte que le premier sujet principal est la question de la numérisation.

(Cohen & Rosenzweig, Digital History, Chapter 3 (Becoming Digital))

Numérisation ?

- Les avantages et les inconvénients de la numérisation
- Les différentes raisons et les façons dont le texte peut être numérisé
- Les avantages et les coûts de marquage de texte
- Les façons de numériser des images
- Les manières de numériser le son et les images en mouvement
- Les personnes qui réalisent la numérisation, les acteurs

Le passé était analogique. L'avenir est numérique. Une quantité étonnante de l'enregistrement historique analogique est déjà devenue numérique dans la dernière décennie.
Les nouvelles générations d’historiens sont de plus en plus formées aux techniques du numérique.
Historiens, bibliothécaires, archivistes vont entrer dans le jeu de numérisation de peur de se laisser distancer et d’être mis de côté.
Alors que les données analogiques utilisent un flux variable et continue, des données numériques sont un échantillon des données d'origine encodées de manière binaire (1 et 0) sur un ordinateur.
(comparaison entre la montre-bracelet et l’horloge numérique).
La numérisation et notamment le stockage ont un coût important.
Le lieu en puissance qu’est l'ordinateur permet de baisser le coût du stockage numérique mais également d’augmenter significativement la vitesse des réseaux informatiques.
À première vue, le débat entre analogique et numérique semble s'appliquer aux sons et images et non à un texte, qui a la même qualité d’impression que des données numériques.
Cependant des problèmes comparables dans la numérisation de texte existent. Question de la densité des données.
Il peut être impossible (ou tout au moins très difficile) de passer de l'analogique au numérique sans perte d'information.
La numérisation peut être imparfaite, difficile et coûteuse.
Le numérique met en valeur et développe l’avantage de l’accès à de nombreuses sources historiques pouvant être difficiles à trouver.
Le numérique permet aussi aujourd’hui à plus en plus de personnes d’effectuer des recherches  car les ressources sont facilement accessibles.


2) Ensuite on s’intéresse à la façon de préserver le passé avec l’évolution des sources et l’aide du numérique (entre rareté et abondance).

(Rosenzweig,"Scarcity or Abundance? Preserving the Past in a Digital Era," American Historical Review 108, no. 3 (Jun 2003): 735-762).

Ainsi les historiens doivent penser simultanément à comment faire des recherches, à écrire et à enseigner dans un monde de l'abondance historique.
Mais les historiens ont du mal à prendre en compte ces problèmes « techniques » qui sont pour eux hors champs des sciences sociales.
Les questions les plus importantes au sujet de la conservation numérique sont juridiques, sociales, culturelles, économiques, politiques.
Les historiens peuvent aussi être confrontés à un changement de paradigme fondamental d'une culture de la rareté à une culture de l'abondance.
Mais est ce que cette abondance apporte une meilleure ou une histoire plus réfléchie ?
Changements de méthode des historiens pour s’adapter à l’abondance des sources historiques.

Des débats entre bibliothécaires, archivistes et historiens sur les sources et leur conservation.


3) Une nouvelle manière de faire de l’histoire : l’histoire en ligne.

(Cohen & Rosenzweig, Digital History, Chapter 6(Collecting History Online))

Faire de l’histoire en ligne induit des thèmes principaux :

- Utilisation de l'Internet pour recueillir des informations, des faits ou des évènements du passé (Pourquoi faire de l’histoire en ligne ?).
- Mise en place de projets se prêtant à cette nouvelle méthode de construction d'une archive numérique (aussi grâce à de nombreux outils).
- Volonté de développer l'interactivité dans les sites internet afin que les visiteurs puissent apporter leur participation (leurs souvenirs etautres documents historiques). La question aussi des acteurs de cette histoire en ligne.
- On encourage les gens à participer et à faire de l'histoire dans ce nouveau média.
- Évaluer et améliorer la validité et la valeur de ces sujets (en réalisant des études qualitatives).
- Egalement recueillir plus facilement des images et des récits personnels avec le web. Cela peut être un outil précieux et peu coûteux pour atteindre les personnes dans le monde qui pourraient avoir des souvenirs ou des matériaux utiles pour un sujet historique.
Nécessité de collecter et conserver les sources avant qu’elles ne disparaissent.


4) Les technologies numériques ont des impacts sur les historiens et leur écriture de l’histoire

(Anderson, "Past Indiscretions: Digital Archives and Recombinant History," to appear in Interactive Frictions, ed. Marsha Kinder & Tara McPherson (2009)).

Les logiques narratives de la base de données et du moteur de recherche ont donné lieu à
deux mouvements divergents :
-          d’un côté une histoire « totale » autour de l’Encyclopédie et portée par des concepts d’épistémologie historique.
-          d’un autre côté la volonté d’exploiter le potentiel de la technologie numérique pour essayer de prendre en compte les visions du passé.

Les technologies de l'information numérique ont indéniablement changé la façon dont les données historiques sont saisies, traitées et diffusées.
Les bases de données et les moteurs de recherche sont les principaux mécanismes d'organisation et de diffusion de l'information dans les réseaux numériques.
Les technologies numériques ont permis une recombinaison dans la construction historique.

Histoire numérique

Comme l'émergencede l'appareil photographique qui modifie au 19 ème siècle les perceptions du monde, les outils numériques de plus en plus puissants pour stocker et récupérer des informations historiques influent maintenant la façon dont le passé est conçuet reconstruit.
La portée mondiale et la capacité pratiquement illimitée de l'Internet a inspiré les universités, les bibliothèques et les archives pour se positionner en tant que distributeurs plutôt que simplement conservateurs de l'information. En conséquence, les ressources institutionnelles sont de plus en plus dirigé vers la numérisation et à l'organisation de l'information historique dans les bases de données qui sont accessibles via les réseaux informatiques publics et propriétaires.
Avec l'incorporation devisuels (film, vidéo, télévisées) historiques dans les programmes universitaires, les historiens ont commencé à reconnaître la puissance de la représentation cinématographique. La reconstruction historique dans les films.
En termes pratiques, les implications de la technologie numérique pour l'archivage ont surtout porté sur les questions techniques et la meilleure façon de conserver ainsi que de diffuser des informations historiques en utilisant les réseaux en pleine expansion. Des débats importants ont émergé autour des questions de propriété intellectuelle et le contrôle des images d’archives (films, enregistrements vidéo et sonores). Surveillance par des sociétés (Fondation Long Now : conservation de la culture numérique, Fondation Electronic Frontiers : promeut la liberté d'expression dans le domaine numérique).

Archives totales, histoire et mémoire 

Les histoires numériques changent la perception du rôle de l’historien. L'historien de l'ère moderne est souvent caractérisé comme un détective ou un esprit professionnel formé pour rechercher et juger de l'authenticité des preuves historiques, des objets et des témoignages.
Mais il doit quand même maintenant composer avec la construction de bases de données,  l'accumulation d'énormes volumes d'événements historiques, des faits et des images. 
La question de l’histoire dans les films. Enregistrements vidéo avec des témoins accessibles (histoire orale, documentaire). Interrogation sur le rôle de la mémoire. 
La responsabilité de prévenir l'effacement, l'oubli ou le déni de l'histoire. 
C'est dans l'interaction active entre mémoire et oubli (ce qu’Andreas Huyssen a appelé «oubli créatrice») que le senshistorique est construit.




 5) Différentes études et exemples liés à la numérisation et à la conservation.

- (Lyman & Varian, "How Much Information? 2009 Report on American Consumers, UCSD: Global Information Industry Center, pp. 8-14).

Une analyse quantitative, précise et poussée de la consommation d’énergie numérique aux Etats-Unis en 2008 avec un principe d’estimation et d’extrapolation.

Quelle quantité d'informations a été consommée par des personnes aux États-Unis en 2008? Les statistiques comprennent des informations consommées à la maison comme à l'extérieur de la maisonavec des motifs d'aller au cinéma, écouter la radio dans la voiture, ou de parler sur un téléphone portable. Il ne comprend pas d'informations consommées par des personnes en milieu de travail.

Quelques conclusions pour les Etats-Unis sur l’utilisation de l’information numérique ces 30 dernières années (depuis l’apparition du premier ordinateur en 1981) :

- Les Américains passent une énorme quantité de temps à la maison à recevoir des informations numériques (moyenne de 11,8 heures par jour).

- Les octets d'informations consommées par les américains ont augmenté de 5,4 % chaque année depuis 1980 (beaucoup moins que la croissance du taux de la technologie informatique).

- Environ 3,6 zettabytes (ou 3600 exaoctets)d’informations consommées dans les maisons américaines en 2008. Les Américains passent 41 % de leur temps (consacré à l'information numérique) à regarder la télévision. Mais cela représente moins de 35 % des octets d’information.

- Les jeux informatiques et vidéo représentent 55% de tous les octets d'information consommés à la maison, parce que les consoles de jeux modernes et PC de créer d'énormes flux de graphiques.

Ils écoutent aussi la radio.
Cette étude montre bien l’importance et l’ampleur de la consommation de technologies numérique en général à travers cette étude aux Etats-Unis.

  
- (Wilkinson, "Remember This? A Project to Record Everything We Do in Life," The New Yorker (28 May 2007)).

Gordon Bell veut numériser et conserver ses archives avec l’aide de collaborateurs.

Les archives de Bell contiennent cent vingt-deux mille e-mails, 58 000 photographies, des milliers d'enregistrements d'appels téléphoniques qu'il a faites, chaque page Web qu’il a visité. Il a aussi conservé depuis 2003 toute l'activité de son bureau (par exemple les fenêtres qu’il a ouvert), huit cents pages de dossiers de santé  (y compris des informations sur la vie de la batterie dans son stimulateur cardiaque), les livres qu'il a écrits ou ceux de sa bibliothèque,  les étiquettes de bouteilles de vin dont il a joui ou encore l'enregistrement d'un voyage à vélo à travers la Bourgogne.
Bell est un ancien ingénieur puis chercheur pour Microsoft à San Franscisco.
Les archives de Bell comportent deux sections : une partie historique et une partie contemporaine.

Bell se rend compte qu’il faut ajouter des matériaux contemporains à ses archives (images SenseCam).
Question du partage de ses archives personnelles.
Dans l'article que Bell a écrit en 2001 pour annoncer qu'il avait terminé la première partie de ses archives, il est dit que l'obsolescence des logiciels et de la technologie était une menace pour une archive de l'ordinateur


- (Daniel H. Pink, "Folksonomy," New York Times (December 11, 2005)).

En 1876, Melvil Dewey a élaboré une méthode élégante pour classer les livres du monde. Le système décimal Dewey divise les livres en 10 grandes disciplines, en plusieurs centaines de sous-zones et attribue ainsi à chaque volume un nombre précis.
Mais sur Internet, une nouvelle approche de la catégorisation est en train d'émerger. Thomas Vander Wal, un architecte de l'information et développeur Internet, a surnommé folksonomie le principe de taxonomie.
Une folksonomie commence avec un marquage qui permet de catégoriser.
La force cumulée de toutes les balises individuelles permet de produire un système auto-organisé pour la classification des matériels numériques.
C’est un principe où tout le monde peut participer sans être spécialiste.
Cette folksonomie peut s’appliquer à différents domaines comme les catalogues de musées ou le classement des livres dans les sites (exemple Amazon).

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